1, chapitre 2, 2e - La louange

Publié le par Monique Guillon / La grâce de l'Unité

Vue du désert du Néguev
Vue du désert du Néguev

Vue du désert du Néguev

Sous-chapitre précédent : d- La louange

Chers amis, lecteur, lectrice,

Lors de l'adoration, notre lien filial avec Dieu est mis en lumière. Dans la nudité de ce paysage et de notre cœur, ils s'emplissent de l'Amour incommensurable de Dieu. Nous l'adorons !

"Adorateurs, nous parachevons notre vie en Dieu, de la Parole à la louange, de l’adoration à l’abandon. Par son Esprit, les dons et œuvres qu’il insuffle, nous donne d’être ses serviteurs. Sur cette avancée désertique, le trésor inestimable de l’Amour divin nous est partagé. Cohéritiers nous vivons par lui, avec lui et en lui. Il englobe tout en tous et en tout. Dans ce degré d’intimité, un irrésistible besoin de transmettre son Amour nous habite. Enthousiasmés, nous ne percevons pas toujours que notre prochain a besoin de temps. Le respecter évite des conséquences qui peuvent être désastreuses ou non, selon leur propre perception. Cette personne est aimée de la sainte Trinité. Dieu ne peut pas faire autrement, il aime toute sa création, ses créatures. Cet être est libre. L’inviter à sortir de son cœur, ses blessures, est délicat. Dieu seul, source de sagesse, peut le faire. Dans les vicissitudes de sa vie, l’aimer tel qu’il est, lui donne de s’unir à l’amour. L’aimer, c’est aimer Dieu. Notre prochain peut comme nous, être pris dans les filets du Diable. Nos actes sont en rapport avec cette emprise. Malgré nos erreurs nous aimer les uns, les autres est source de pardon : « Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » Mt 5, 44-45. Le Créateur nous aime, chacun. Le discernement est de faire la volonté du Père. Notre humanité ne nous permet pas de tout saisir : « Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt. » Jn 13, 7b. Seul, l’Amour est vainqueur des haines. Selon l’état de vie de notre prochain, l’orienter vers cette rencontre peut déclencher en lui, une aversion de Dieu. En proportion de l’ampleur de l’infestation du Malin, il peut se braquer, fuir. Dans notre attente de prier avec lui, être en harmonie avec la douceur, la tendresse du Père est indispensable. La rencontre du cœur à cœur avec le Seigneur, donne le bonheur. Le Père de la création, de toutes les créatures, nous le montre. Patient, il attend nos regards. Il désire notre retour. Créés par lui, nous retournerons vers lui à l’image de l’enfant prodigue : « Le plus jeune dit à son père : Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche. Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les pourceaux. Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. Étant rentré en lui-même, il se dit : Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ; traite-moi comme l'un de tes mercenaires. Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. Le fils lui dit : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe, et l'en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir. » Lc 15, 12-24. Cet enfant réclamant sa part, peut représenter chacun de nous. Il s’éloigne dans une voie opposée à celle de l’amour du Père. Seul, il s’adonne à ses envies terrestres. Il dépense son trésor, le gaspille. Il devient pauvre. Dans cette pauvreté, il chemine vers un retour aux sources. La famine dans l’évangile comme dans nos vies, n’est pas forcément le manque de pain terrestre bien que cela puisse l’être ; c’est celui des petits pains de vie, la Parole. Ils donnent la joie d’aimer et d’être aimer. Cette famine découle de nos actes dépourvus d’amour. Quand elle survient, l’enfant va travailler au service d’un autre. Dans nos vies, elle peut advenir et nous cherchons à survivre. Alors l’enfant prodigue se pose et fait une rétrospection de sa vie qui le ramène à son Père. De même quand tout semble s’écrouler autour de nous, en nous, essayer de revisiter son existence est salutaire. En vérité avec soi-même, les causes de cette vie sans avenir ni amour se dévoilent, pour amorcer un retour en l’Amour présent sur Terre. Le créateur du Ciel et de la Terre, du monde visible et invisible, a tout rempli de son Amour. L’enfant prodigue sait que le Père l’aime comme il aime chacun de nous. Quand notre éveil à sa présence se vit, la solitude s’éclipse. Parfois nous oublions d’où nous venons tel que l’enfant prodigue. Après avoir dilapidé le trésor en toutes sortes d’idolâtries, nous amorçons un retour. Le pouvoir hypnotique d’idoles nous voile, parfois, le regard de l’Amour contre un semblant-faux d’amour illusoire, éphémère. Nous voyons nos fautes et retournons vers une vie remplie d’Amour. Son Père, ton Père, mon Père, Notre Père attend les bras grands ouverts pour encenser de sa miséricorde, chacun de nous. À l’image du Père, nous devons attendre ceux qui ne sont pas prêts à l’accueillir. Un jour selon leur propre avancée, cet Amour à l’état de veille en eux, se révèlera, les libérera. En d’autres termes avec patience, nous devons attendre leur conversion… À un temps donné, ensemble nous suivrons la même route. Une conversion plus terre à terre existe, celle pratiquée au ski. Lors de catéchèse, l’animateur demandait aux jeunes si l’un d’eux la connaissait. Heureux, l’un d’eux répondait que le changement de position des skis pour aller vers une autre direction est cette conversion. Poser les deux pieds dans la même voie pour changer de direction est impératif, sinon le skieur chute. Lors de cet apprentissage, attentif, il allie la manipulation des skis et des bâtons avec précision. Ses deux pieds bien positionnés, il peut glisser sur la neige. Telle cette conversion, des hommes, femmes, enfants peuvent changer de vie en s’orientant dans une autre voie. Fragilisés, à un moment de leur existence par une situation ou dans une impasse, ils enclenchent un processus de travail intérieur. Cette introspection intime et secrète leur fait élaborer les premiers jalons d’un retour. Leur conversion débute. Un proche, un ami, un voisin, peuvent être dans ce cheminement. Nous devons les attendre et accepter de respecter la volonté du Père en eux. Tout en leur tendant la main, nous les portons dans nos prières en laissant poindre ce jour où ils entendront l’appel divin. Ne nous sentons pas missionnés pour convertir notre prochain. D’abord il nous faut nous convertir sans cesse. Laisser agir l’Esprit Saint en nous. Il nous comble de ses dons pour œuvrer à l’accroissement de l’amour de Dieu et du prochain selon notre propre mesure. Dieu permet à chacun de recevoir et de donner amour et charité. Sa tendresse, sa force nous enveloppent, tous et chacun. Le fils prodigue peut être chacun d’entre nous. Il désire faire partie des serviteurs, ne veut plus être appelé fils. Sa confession est préparée mais son Père ne veut pas l’entendre. Dans sa bonté, sa miséricorde, le Père attend son fils. Il guette son retour, l’accueille, donne en son honneur, un banquet. Tous et chacun, nous sommes invités au banquet des Noces de l’Agneau, J.-C., offert par son sacrifice suivi de sa résurrection. Attendre le parent, l’ami, l’étranger, pour vibrer d’un même cœur de fils dans l’amour du Père. L’expérience me donne de savoir que nous ne sommes pas là pour inhiber la liberté du prochain. Si, aujourd’hui, il n’est pas prêt à grandir dans la foi, il faut lui laisser le temps. L’appel peut venir d’un événement, d’un regard, d’un geste, d’une parole, d’un choc émotionnel… Cet appel lui ouvrira un passage à la Lumière. Dieu, lui-même, nous a créés libres. Laisser avancer l’autre à son rythme, est lui dire combien il est aimé : «Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.» Jn 13, 34-35.

   En ce jour où nous reposons sur ce sable, sur cette terre du Néguev, la parole en 1 R 19, 11-13 se teinte d’une coloration nouvelle, vivifiante : « Dieu dit : Sors, et tiens-toi dans la montagne devant Dieu ! Et voici, Dieu passa. Et devant Dieu, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers : Dieu n'était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre : Dieu n'était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu : Dieu n'était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger. Quand Elie l’entendit, il s’enveloppa le visage de son manteau ; il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Et voici, une voix lui fit entendre ces paroles : Que fais-tu ici, Elie ? » Ce murmure doux et léger du souffle de Dieu, sa voix, sa Parole, non pas à l’entrée d’une caverne, mais dans ce désert, nous effleurent. Écouter cette Parole, s’en laisser pénétrer, est une grâce. Faire la rencontre du Créateur avec sa créature, quelle merveille ! Inexprimable !"

Chers amis, lecteur, lectrice,

Ensemble, unissons-nous pour avancer dans la profondeur du désert du Néguev... De belles surprises nous y attendent...

Je vous invite à cliquer sur ce lien du prochain article ! 

Fraternellement. Monique Guillon / La grâce de l'Unité

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