1, chapitre 4, 4 - La messe à Cana et les gorges de l’Arbel

Publié le par Monique G. / La grâce de l'Unité

 Les gorges de l’Arbel - L'église de Cana en Galilée
 Les gorges de l’Arbel - L'église de Cana en Galilée
 Les gorges de l’Arbel - L'église de Cana en Galilée
 Les gorges de l’Arbel - L'église de Cana en Galilée
 Les gorges de l’Arbel - L'église de Cana en Galilée

Les gorges de l’Arbel - L'église de Cana en Galilée

Chers amis, lecteur, lectrice, nous revoilà sur les routes de Galilée...

"À Cana, sur le lieu où Jésus et Marie ont assisté à des noces, une église a été bâtie. Sa façade dessine un M comme Marie. Avec respect, nous y entrons. Nous regardons ses vitraux, statues, icônes. Le Padre se détache du groupe pour demander le prêt de l’étole de Cana et il revient vers nous.

   Il nous dit : « Dans cette église, une messe doit être célébrée à quinze heures. Avant d’en sortir, nous allons y écouter l’évangile : “Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là, et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples. Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n'ont plus de vin. Jésus lui répondit : Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n'est pas encore venue. Sa mère dit aux serviteurs : Faites tout ce qu'il vous dira. Or, il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures. Jésus leur dit : Remplissez d'eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu'au bord. Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l'ordonnateur du repas. Et ils en portèrent. Quand l'ordonnateur du repas eut goûté l'eau changée en vin, - ne sachant d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l'eau, le savaient bien, - il appela l'époux, et lui dit : Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moins bon après qu'on s'est enivré ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent. Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. Après cela, il descendit à Capharnaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n'y demeurèrent que peu de jours.” Jn 2, 1-12. Ce mystère nous le méditerons dans un jardin accolé à l’église. Nous prierons pour les couples venus en Terre sainte, fêter leur anniversaire de mariage. Ils rediront, chacun, leur engagement en action de grâce pour leur union. »

 

   En sortant de l’église, emboîtant le pas au Padre et à un Franciscain, nous tournons sur notre gauche. Caché derrière l’église, apparaissent le jardin et une longue table rectangulaire placée sous une tonnelle de croisillons de bois. De larges voilages blancs flottant au souffle léger de la brise y sont accrochés. Ce vent donne une petite baisse de la température appréciée de tous. Or le soleil chauffe, caché parfois par des nuages dans le ciel bleu azur. Debout devant la table changée pour nous en autel, nous nous préparons à vivre la messe. Malgré l’automne, le temps depuis le début de notre séjour, impose d’être légèrement vêtus. Habillés en tenue de marcheurs de Dieu, dépouillés du superflu, nos cœurs s’enracinent en son essence vitale. À Cana, célébrer des anniversaires de mariage est une joie. Les couples concernés se placent le long de l’autel en face du Padre. Ils redisent, deux par deux, leurs consentements. Tous, heureux de cette eucharistie célébrée sur les terres de Cana, nous respirons de la vraie Vie.

   Lors de son homélie le Padre nous interpelle : « Saint Jean nous parle d’un miracle, les chrétiens y voient un signe. Le miracle existe pour tous, le signe n’existe que pour les croyants. Cana est le premier des sept signes, il est donné par saint Jean. À Cana, il nous dit : “Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là, et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples.” Jn 2, 1-2. Saint Jean ne raconte pas l’Annonciation, ni la Nativité. Son regard contemplatif voit en Marie, la porte par laquelle le Fils de l’homme est venu sur Terre. Le sens de Cana est l’introduction de Jésus par Marie parmi les hommes. Notre conscience doit s’éveiller à la superposition des évangiles de Cana et de la Croix. Dans ces deux temps forts de la vie de Jésus, Marie est près de lui. À Cana et au pied de la Croix, elle est toujours unie à son Fils. Et elle est unie à chacun de nous. Par son intercession, elle est la médiatrice de l’humanité. Lors de ce repas de noces, Jésus lui dit : “Femme que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue.” Jn 2, 4b. Il parle de l’heure de sa Croix. L’heure d’offrir ce sacrifice n’est pas arrivée. Dans les Écritures, l’expression : “Qu’y-a-t-il entre toi et moi ?” Jn 2, 4a est contenue cinq fois. À chaque fois, Jésus parle à Satan. À Cana, il le dit à sa mère car elle représente le peuple d’Israël, infidèle. Il est appelé à la fidélité de la loi divine par la foi de Marie. Nous sommes aussi invités à rentrer dans l’alliance divine par Marie. À Cana grâce à son intercession, Jésus donne un signe de son amour. Parfois dans notre vie, nous nous dispersons sans aller à l’essentiel. Marie vient nous dire : Faites tout ce qu’il vous dira” Jn 2, 5b. Sa confiance en la volonté de son Fils, lui donne de savoir que Dieu peut donner au-delà de tout désir. Depuis le début du jour, chacun de nous par Marie qui nous accueille, a reçu le don de la patience. Notre prière d’intercession présentée à Marie nous donne que Dieu vienne nous bénir. Ce récit des noces de Cana est souvent choisi lors des messes de mariage. Les époux apportent à Dieu, l’eau de leur bonne volonté. Jésus va changer en grâce, en abondance dans le vin, le sang de sa miséricorde, l’amour, pour faire grandir le leur. Chacun de nous peut apporter à Dieu sa bonne volonté pour qu’il l’habite. Dieu me donne d’aimer au-delà de toute mesure. La contenance des six jarres pleines est de six cent cinquante litres de vin. À la fin d’un repas de noces, personne n’a jamais eu besoin de cette surabondance. Dieu donne infiniment plus que nos désirs. Encore, aujourd’hui, nous avons tous reçu cet Amour plénier. Dieu donne au-delà de toute espérance. La parole testamentaire laissée par Marie à l’humanité est : “Faites tout ce qu’il vous dira de faire” Jn 2, 5. Cette parole est toute sa vie. Elle l’a dite à l’Annonciation : “Qu’il me soit fait selon ta Parole.” Lc 1, 38b. Marie nous livre le secret de sa foi, de son don. Durant l’Annonciation, sa foi déclenche le mystère de la venue du Christ. Au cours du repas des noces de Cana, sa présence engendre le premier miracle, signe de l’amour du Christ. Lors du mariage chrétien, les époux se doivent fidélité parce qu’ils sont à l’image du Christ, fidèle à son Église. Souvent sur les icônes des noces de Cana, le véritable époux est le Christ et Marie représente l’Église, peuple de Dieu aimé telle une épouse. »

 

   Fortifiés par notre cœur à cœur avec le Christ, Jésus-Eucharistie, notre âme déborde de joie, d’espérance, de charité. Les couples ressourcés dans leurs vœux de mariage devant Dieu et les hommes, sont embrassés par les autres pèlerins. Ces derniers sont témoins de la poussée d’amour dont l’Époux et l’Épouse viennent de les gratifier. Nous sommes tous heureux. Les autres couples ont reçu de belles miettes de ces renouvellements. L’Unité pèlerine s’enracine dans un degré d’amour indicible. Plus nous donnons et plus nous recevons. En chacun, l’Amour règne intensément. Embrasés par ce rayonnement, nous reprenons notre cathédrale roulante. Nous partons sur les routes de Galilée vers les hauteurs d’Arbel. Après un certain temps, le car s’arrête devant l’entrée du parc national. Ce site donne de pouvoir admirer un panorama plongeant sur la mer de Galilée et toute sa vallée. Mais pour la seconde fois depuis le début du pèlerinage, nous arrivons trop tard ! Pour nous Français, la fermeture précoce des lieux à visiter, nous intrigue. Or le Padre adapte de jour en jour, sur le terrain, notre parcours. Il en discute avec le guide. Il l’ajuste selon la dynamique du groupe. En vérité, le Padre s’adapte au souffle de l’Esprit Saint. Celui-ci nous guide depuis le début de notre périple en Terre sainte. Par l’ouverture de notre cœur et notre communion de vivre le dessein de Dieu, nous avançons par ses voies et non celles envisagées la veille. La docilité à son souffle nous a conduits à être vivifiés sur le lieu de vie de la Sainte Famille par la Paix émanant de l’église Saint-Joseph et à Cana. La Rencontre de l’Amour vivant lors de la célébration du mémorial des noces de Cana, a été réelle en chacun. Pour visiter le parc d’Arbel, nous aurions dû supprimer ces dernières visites. Mais le Seigneur désirait que nous les vivions. Savoir être à l’écoute de l’Esprit Saint demande une flexibilité à sa volonté. Cela quelque soit notre emplacement géographique sur Terre. S’ajuster à la volonté de Dieu est source de paix, de joie et d’unité. Elle est proposée à tous les enfants de la Terre. La volonté de Dieu reste un mystère. Or fidèles à celle-ci, notre vécu s’enracine dans sa bonté et sa beauté, de jour en jour. Elle est tels des fils d’Or nous reliant les uns aux autres et aux êtres célestes grâce à cette Unité. La communion au monde de l’invisible est visible en notre for intérieur. Inondés de cette grâce, nous sommes devant ce portail clos. Ne pouvant entrer dans le parc, nous restons aux abords. Le car fait demi-tour. Il stationne le long de la route. Petit à petit, chacun descend. Des petits groupes de deux, trois, ou plus, se forment. Un court instant, certaines personnes restent assises sur le muret longeant les champs. Finalement, elles suivent les premiers partis dévaler la grand-route avec le Padre. Laissant derrière nous le mont Arbel et la vallée des monts Arbel et Nitaï, sereins, nous marchons. Le bonheur d’être tous ensemble et paradoxalement “Un”, enveloppés de l’Amour divin, nous descendons la route pentue. Situés au bord de la mer de Galilée, ces deux monts érodés en basalte ont la particularité d’être appelés les cornes de Hattin. En 1187, à quelques dizaines de kilomètres de cette vallée, la plaine alentour a été le théâtre de bien des souffrances entre les croisés et les troupes du Sultan Saladin lors de la bataille de Hattin. Beaucoup d’hommes y tombèrent au combat. Aujourd’hui, des villages sont bâtis en contrebas de la vallée. À environ quatre cents mètres au-dessus du lac, le mont Arbel s’élève. Alors qu’il est seulement à deux cents mètres du niveau de la mer. Le lac par rapport à la mer se situe très bas, sous environ deux cents mètres du niveau de la mer. Ce lac est derrière nous. Nous accélérons naturellement le pas sur cette route inclinée. Par ce beau temps, les reflets du soleil annoncent l’approche de la nuit. Au premier virage, les uns derrière les autres, chacun enjambe la glissière de sécurité de la voie de circulation. Nous nous retrouvons au beau milieu des champs parmi l’herbe et les fleurs plus ou moins petites, colorées ou desséchées. Après quelques pas, nous marchons sur un sentier pierreux au creux des rochers. Un peu en retrait du sentier, le Padre prend la parole : « Ce chemin de terre a été probablement emprunté par Jésus et Joseph pour rallier Nazareth à Magdala. Puis de Magdala, ils devaient partir vers Tabgha pour aller à Capharnaüm. Ils ont sûrement marché sur ce sentier. »

 

   À cette époque les déplacements pédestres et à dos d’animaux, étaient fréquents. En ce jour, tout petits dans cette nature et sur ce sentier, notre joie se mélange au bonheur de poser nos pieds en ce lieu foulé et refoulé maintes et maintes fois par le Fils de l’homme et saint Joseph. Sur cette terre desséchée, le souhait de quelques-uns est exaucé par la prise d’une photographie du groupe. Nous sommes heureux, mais pas de la joie éphémère de la Terre, celle du Ciel, joie faite de douceur et d’immortalité. À notre montée dans le car, la nuit est presque tombée."

 

Ensemble, unis les uns aux autres, la grâce du Dieu trinitaire, nous  donne de recevoir, puis d'accueillir et de garder en nous les dons déposés en notre chœur et cœur. Notre foi, notre espérance, notre charité, se fortifient... Or  chacun selon reçoit selon son propre désir, des grâces personnelles le pénétrant, corps, âme, esprit... Nous repartons vers Nazareth...

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