1, chapitre 5, 2b - Dalmanutha et la Sainte-Messe

Publié le par Monique G. / La grâce de l'Unité

 Contrée de Dalmanutha : bord du lac - l'étole- l'autel
 Contrée de Dalmanutha : bord du lac - l'étole- l'autel
 Contrée de Dalmanutha : bord du lac - l'étole- l'autel

Contrée de Dalmanutha : bord du lac - l'étole- l'autel

Sur les bords de la Mer de Galilée, cher amis, dans notre petitesse et pauvreté, nous grandissons et notre nourriture passe du lait à une plus solide. Notre être se vivifie du Pain de Vie ...

" Dalmanutha, lieu géré par des Bénédictins, est l’un des rivages du lac. Près de ces eaux, un autel d’un seul bloc de pierre lisse y est scellé. La barque de Jésus après la multiplication des pains y accosta : « Aussitôt il monta dans la barque avec ses disciples, et se rendit dans la contrée de Dalmanutha. » Mc 8, 10. Une douce brise nous caresse le visage. Nous nous asseyons sur des rangées de bancs, complétées par des chaises. L’ombrage de plusieurs arbres nous protège des chauds rayons du soleil. Ces assises en demi-cercle sont situées devant l’autel recouvert d’une tonnelle. Les prêtres peuvent se vêtir de l’étole de la multiplication des pains. L’étole, ornement liturgique principal du célébrant porte sur le bord de l’un de ses pans, la croix du Christ, symbole de sa Passion, mystère d’Amour. Lors du sacrement de réconciliation, le prêtre, porteur de l’étole transmet la miséricorde jaillissant du Sacré-Cœur du Christ. L’eau et le sang viennent nous laver, nous purifier, pour nous mener à la vie éternelle. Nos regards tournés vers le lac, nous sentons la venue de Jésus. Malgré le bruit des pas de nombreux visiteurs et pèlerins, notre cœur se prépare à vivre la Sainte-Messe. Tout comme la foule accourue vers Jésus sur la plaine de Génésareth, nous nous approchons de Lui.

   Le Padre nous dit : « Jésus rassasie la foule. Par cette multiplication du pain païen, il désire la purifier en instaurant celle du pain eucharistique. Dans les évangiles, diverses options existent. Marc se situe sur le bord du lac pour que tous les païens de toutes nations accueillent la multiplication du pain. Matthieu qui s’adresse aux Juifs, se trouve dans le désert pour leur rappeler qu’elle est liée à la Manne nourrissant le peuple. Pour lui le nombre de corbeilles restantes est de douze en mémoire des douze tribus d’Israël, et non pas de sept, chiffre donné par Marc. Matthieu et Jean donnent le nombre de cinq mille hommes, lié aux cinq livres de la Torah : “Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes.” Mt 14, 21a. Marc donne le chiffre de quatre représentant les points cardinaux : “Ils étaient environ quatre mille.” Mc 8, 10a. Luc et Jean se situent en Christ, entre Terre et Cieux, pour dire que le pain eucharistique est le lien entre le Ciel et la Terre : “Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il les bénit.” Lc 9, 16a. Pour les évangélistes, l’essentiel n’est pas de savoir le lieu, le nombre d’hommes, de corbeilles, mais que le signe de Dieu soit compris dans le langage des gens présents. Au Moyen-Orient, ces subtilités sont comprises. Or en Occident, nous ne les percevons qu’avec difficulté. Tous savaient le lieu de la multiplication. Le territoire d’Israël est au trois quarts désertique. La Galilée est dans la zone fertile. Pour y arriver les hébreux ont marché : “Monte vers ce pays où coulent le lait et le miel.” Ex 33, 3a. Pour les Juifs, cette terre promise est enracinée par leur Alliance avec Dieu. Dès le début de leur histoire, son Amour les a guidés grâce aux patriarches, prophètes et rois. Ce peuple sait que par sa fidélité à l’Alliance, leur pays sera prospère. Aujourd’hui, cette prospérité est pour chacun. La fidélité au jeté du filet à droite de la barque, à toute la Parole venue sur Terre pour ensemencer l’humanité est l’amorce à la fécondité du règne divin. Dieu vient nous renouveler par ses signes donnés au désert à travers le signe de la multiplication des pains. »

 

   Entrés profondément en cette célébration, nous écoutons l’homélie : « La méditation précédente de la Parole nous a invités à offrir à Dieu notre réponse à son amour. Par ce don, il insufflera en notre vie l’abondance, la surabondance. Dieu attend de chacun un pas de plus vers ce but d’Aimer. Sainte Mère Térésa aima un pauvre, puis un autre, et encore un autre… Et ainsi des milliers d’êtres ont été aimés et secourus. Tous et chacun, nous pouvons tendre notre main au prochain... Dans l’humilité, la pauvreté, elle a avancé ; Dieu est à l’œuvre au cœur de cette petitesse. De chacun de nous, Jésus attend nos dons, même petits, pour Dieu, l’œuvre est grande. Cet évangile montre l’unité profonde, mystérieuse liant Jésus au peuple. Cette foule aime rester en sa présence, exceptée lors du discours sur le Pain de vie donné à la synagogue de Capharnaüm où elle va s’éloigner. Lorsque Jésus se réfugie au désert, le peuple se met à sa recherche. Au désert, lieu des fiançailles, se vit la Rencontre avec Dieu par le face à face des aimants unis dans un même Amour. Au Néguev, chacun a vécu cette Rencontre de l’Amour vivant par l’amitié, l’affinité, l’intimité du cœur du Christ avec le nôtre. Quand le peuple se laisse saisir, il part avec le Christ, écoute sa Parole, s’en nourrit. Après cette Rencontre, retournant à nos œuvres humaines, à nos biens matériels, aucune séparation ne s’imposera. En cheminant avec lui, nourris de sa Parole, nous sommes tels que les disciples d’Emmaüs : “Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin !” Lc 24, 29b. En ce monde, la reconnaissance de cette faim plus que toutes les autres est ce pain essentiel de Dieu, sa présence réelle, sa Parole. Tout ce que nous possédons ne peut nous combler tant notre cœur est grand. Le Christ connaît l’Homme et ses besoins car il s’est incarné et n’a pas méprisé cet état. En acceptant cette faim, ce désir d’être rassasié, Jésus-Christ comblera notre vie : Cherchez le royaume de Dieu et toutes choses vous seront données par surcroît.” Mt 6, 33. Jésus-Christ nous parle comme à ses disciples : “Vous m’avez suivi. Avez-vous manqué de quoi que ce soit ? Nous n’avons manqué de rien.” Jn 6, 67. Dieu a comblé leurs besoins, il le fait encore. Parfois, nous cherchons à être rassasiés sans Dieu, cette quête nous accapare. Mais sans la recherche de Dieu, le don de la grâce se perd. L’abondance nous est donnée quand notre pauvreté de cœur nous unit à l’intimité de Dieu. Si nous nous sommes attachés au Christ, jamais lui ne nous abandonnera. Il connaît les désirs de notre cœur et nous n’aurons pas à quitter cette intimité. Voici un exemple d’une famille qui s’est donnée à lui et est demeurée dans la mission. Ils ne lui ont rien refusé pour le servir. Dans une grande métropole française, une petite maison leur sert d’habitat. Les enfants sont nés et ont grandi. Puis ils se sont dispersés. Un jour pour réunir toute la famille, le besoin d’acquérir une grande maison est devenu nécessaire. La Bretagne, région appréciée de tous, où parfois ils avaient choisi d’aller en vacances, leur plaisait pour bâtir un projet. Mais ils n’avaient pas eu le temps de le concrétiser. Et le moment venu le coût était exorbitant. Ils ont priés. Le Seigneur les a entendus, écoutés, exaucés. Aujourd’hui, ils possèdent une propriété liée à une vieille conserverie rénovée en une maison sur bras de mer derrière une ville de Bretagne. Dieu connaissait leur besoin. Il connaît les nôtres et ceux de tout être. Il donne selon le besoin de chacun. Seul Dieu par la saveur de sa main, donne une onction de Paix, de Joie, d’Unité dans nos besoins. Les choses venant de lui ont un goût inestimable. Celles obtenues par mon humanité ont celui de monsieur Tout-le-monde. Elles manquent de saveur, d’humilité, de simplicité. Dans la multiplication des pains, unis à lui, Dieu nous révèle hier, aujourd’hui, éternellement, combien il prend au sérieux notre vie. Il y multipliera tous nos biens. »

 

   Après l’homélie, un temps d’intimité profonde avec Jésus, Fils de Dieu et de l’Homme, se vit en chacun. La foi en Dieu, seule, nous porte et nous sauve, dès le moment où nous croyons en lui. Ce n’est ni de l’angélisme, ni des prières magiques. Dieu rayonne et agit en ceux qui s’ouvrent à lui. En chaque pèlerin, son règne se vit, nous libère de tout mal, nous guérit de toutes amertumes et maladies. Lors de cette célébration, nous entrons plus profondément en silence habité, en son Amour. Le souffle de la brise berçant les herbes ainsi que le clapotis du flot léger de l’eau, nous parviennent jusqu’aux oreilles. Nos sens en éveil nous renvoient au passage de Jésus sur ce rivage. Depuis le début du pèlerinage, l’apport prodigieux de richesses, entré par l’ouverture élargie de notre cœur, laisse couler la source d’Amour d’où naissent la paix, l’espérance, la vraie vie. Dans l’abandon d’être pauvres, notre cœur inondé de paix intérieure, chacun reçoit l’eucharistie, don du corps et du sang du Christ.

   L’hostie consacrée, nous ramène à la Cène. Ce dernier repas de Jésus préfigure son vécu de la Sainte-Croix. Mystérieusement, cloué et élevé sur la Croix, la Victoire finale du Bien contre le Mal a été gagnée par sa mort. La Sainte-Croix est l’aboutissement de la première venue du Christ sur Terre. Par le don de sa vie, tous les péchés, le mal, la mort sont anéantis et les justes sont sauvés. Avant sa résurrection, ces derniers l’attendaient dans le shéol pour qu’il les élève jusqu’aux Cieux. Pendant la Cène, Jésus à travers ses apôtres nous montre son Amour fou. Il ne nous abandonne pas en ce monde de douleurs et d’enfantement. La Cène, la Passion, la Sainte-Croix, nous disent que Jésus nous aime au point de se donner à tous et chacun. En l’eucharistie, Jésus-Christ en son corps, son sang, son âme, sa divinité, descend en nous. Il nous les partage pour nous faire grandir en enfants de Dieu. Il a vécu notre humanité. Lui désire nous partager sa divinité. Sur Terre, le monde peut être représenté telle une boule de pâte, un globe terrestre où l’humanité règne, malaxée puis étalée, pliée, repliée. Pour se préparer à la parousie, retour en gloire du Christ, elle a besoin d’être travaillée. Entre les temps de retournement, de conversion, de respiration, des temps de repos, de silence, d’abandon lui sont donnés. Cette pâte humaine acquiert de la souplesse grâce à l’ouverture de ses cinq sens et s’ouvre à la vie future. À un moment, elle sera prête pour qu’aux temps de sa cuisson telle celle d’une pâte à pain, elle lève. Elle est en train de se lever par la multitude de l’œuvre des pauvres de cœur. À un temps donné restant un mystère, deuxième avènement du Christ, elle formera une belle pâte feuilletée où toutes les couches tout en étant unies seront uniques en créant un Tout. L’ensemble de cette pâte, l’humanité, est préparée à passer à la chaleur d’une saine cuisson grâce aux rayons bienfaisants de l’Amour, lumière divine. Cette chaleur est présente en les cœurs ouverts à Dieu. Elle habite les saints, progresse en ceux qui la recherchent. Aujourd’hui, la base inférieure de cette pâte, notre monde, touche le plat froid des ténèbres. Petit à petit, les rayons divins viennent la réchauffer, l’aimer. S’ils entrent en notre cœur, chacun brille telle une poussière d’étoile sur Terre. Alors nous pénétrons dans le chemin d’Amour du salut éternel. Dès ce rivage terrestre, les mains du Père sont tendues vers tous et chacun. Il respecte la mesure et le rythme de chaque être. Le Christ est descendu pour se donner à la Croix et juste avant à la Cène. Ces deux dons sont indissociables. Par le Christ, ils sont la levure de cette pâte représentant l’Homme de nature mortelle. Ces dons, la Cène imbriquée dans la Croix, sont les leviers arborant le réveil, l’éveil, le lever du peuple de Dieu. Par sa Passion, sa Croix, sa Résurrection, le Christ vient le chercher pour l’élever vers la résurrection du corps entier. En ces derniers temps, nous sommes conviés à travailler pour qu’advienne la maturité de cette pâte. Toutes ses couches, feuillets du livre de vie de chaque être, sont appelées à être levées et élevées sans qu’aucune ne soit oubliée. De feuillets en feuillets, tous unis, nous ne serons qu’Un seul cœur d’Amour. À maturité, cette pâte présentera trois aspects : une belle cuisson avec la bonne odeur de sainteté, la couleur dorée de l’or de l’Amour divin, l’unité parfaite. Toutes les couches bien séparées et pourtant bien unies les unes aux autres s’inséreront dans la hauteur de la pâte et créeront un monde unifié. En son sommet apparaîtra par l’ouverture des Cieux, le Christ, sauveur de l’humanité. La Terre et les Cieux seront réunis dans l’éternité de l’Amour de Dieu, Père, Fils, Esprit. Lors du repas de la Cène, Jésus présente aux douze, du pain et du vin, son Corps et son Sang. Pour eux, les paroles de Jésus, ses gestes sont probablement déconcertants. Or ce sont les prémices de la délivrance d’un grand nombre par l’offrande de sa vie. Lors du supplice sur les bois de la Croix, il mène toutes les couches de la pâte humaine au règne de Dieu. Aujourd’hui se lève peu à peu, l’humanité semblant être restée pour une majorité, sourde à l’appel divin. Et même ceux qui l’ont reçu et y ont répondu, y sont plus ou moins fidèles selon leur propre histoire de vie. Des temps de ressourcement en particulier lors des messes, nous aident à vivre de plus en plus dans l’Amour du Christ. Ensemble, lors des célébrations, nous confessons notre état de pécheur et demandons sa miséricorde. Durant notre prière commune, le jaillissement du credo sort de nos lèvres. Revisité par la foi et la grâce de l’unité régnante, il n’est pas récité comme un simple texte écrit jadis. Mais en l’Église, d’un seul chœur unifié par le rayonnement de l’Amour divin, le credo est proclamé d’une seule voix :

« Je crois en Dieu, le Père tout puissant,

Créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible.

Je crois en un seul Seigneur Jésus-Christ,

Le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles.

Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière,

Vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré, non pas créé,

De même nature que le Père ; et par lui tout a été fait.

Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel.

Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge-Marie,

Et s’est fait homme.

Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,

Il souffrit sa Passion et fut mis au tombeau.

Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures,

Et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père.

Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts ;

Et son règne n’aura pas de fin.

Je crois en l’Esprit saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ;

Il procède du Père et du Fils.

Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ;

Il a parlé par les prophètes.

Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique.

Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés.

J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir.

Amen. »* Profession de foi du symbole de Nicée-Constantinople.

 

La Parole est proclamée se liant au don de l’eucharistie. Chacun peut la méditer. L’homélie du célébrant peut nous aider à mieux la comprendre. Dans notre pauvreté, au sommet de chaque messe nous sommes visités. Devant Dieu, le Père, venu par son Fils en présence du Saint-Esprit, chacun reçoit l’appel à se dépouiller du vieil homme, Adam, pour laisser le nouveau, Jésus, vivre en lui. La transsubstantiation des offrandes du Pain et du Vin, renouvelle son incarnation. Lors de la consécration de ces espèces, nous assistons à la symbiose de la Cène et de sa Croix. De façon unique, chaque fidèle est ramené à la table de la Cène et également au pied de la Croix. Marie et l’apôtre que Jésus aime, y sont présents. À cet instant, chacun de nous devient le disciple aimant Jésus et que Jésus aime. Chaque fidèle venu spécialement pour le Seigneur est invité à monter jusque dans sa Demeure. Dieu, les bras ouverts l’attend pour le fortifier, le renouveler, l’aimer. La rencontre secrète du Créateur et de la créature se vit. Elle se réalise par Dieu le Père dans l’action de l’Esprit saint en l’eucharistie, présence réelle de Jésus-Christ. Et les invitations faites à sa Mère et à l’apôtre que Jésus aime, deviennent notre réalité : “Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.” Jn 19, 25-27. Chacun est convié à prendre Marie chez soi. En grec ancien, l’eucharistie se traduit par action de grâce. Jésus l’instaure pour que par elle, son amour s’étende tel un océan partout et en tous. L’eucharistie, Pain de vie divin et Vin béni, Eau vive, devient nourriture et breuvage en nous. Jésus-Eucharistie nous donne sa paix, sa joie, sa vie. Le Christ est bien présent en ce monde, caché dans les nations peuplées d’incroyants et de croyants. Dieu parachève tout en notre être par sa sainte unité. Seuls les cœurs ouverts à Dieu perçoivent plus ou moins ces grâces. Si notre désir était total, comme celui des saints, nous les recevrions à profusion. Ce n’est nullement un privilège. Simplement, il suffit de vivre dans l’amour de Dieu, et d’être en vérité avec lui, soi-même et les autres. Dans chacun de nos états de vie, célibataire, marié, consacré, par l’abandon total du don de nos vies, nous participons à bâtir son royaume dès ici-bas. Sur ce rivage terrestre, invités à discerner l’appel de notre mission, nous essayons d’œuvrer pour que sa miséricorde et son Amour soient accueillis sur Terre par tous. Telles des sentinelles, nous participons plus ou moins à l’arrivée du Retour en Gloire du Christ. Cette venue apportera l’éradication du règne de la mort. Lors de son incarnation, Jésus a annoncé la Bonne Nouvelle. Il l’a transmise aux apôtres pour qu’elle soit propagée dans le monde entier. Par le don de l’eucharistie, porteurs du Christ, nous sommes ses envoyés pour l’annoncer. La Bonne Nouvelle est pour chacun, pour les pauvres, les faibles dont nous sommes et tous ceux oubliant d’où ils sont venus. Dans nos civilisations occidentales, en particulier en France, l’annoncer sans être stigmatisé, est difficile. L’humilité, la sagesse, la force de la foi en Dieu, apportent l’assurance de le faire, parfois même sans parler mais par nos actes : « S'il faut se glorifier, c'est de ma faiblesse que je me glorifierai ! » 2 Co 11, 30. Le découragement ne doit pas s’installer. À l’opposé l’espérance, la joie de témoigner par notre vie doit l’emporter. Déjà au temps de Jésus, certains disaient : “C’est intolérable d’entendre ce qu’il dit !” Les célébrants redisent ces mêmes paroles dans les prières eucharistiques* :

« Voici l’offrande que nous présentons devant toi,

Nous, tes serviteurs, et ta famille entière ;

Dans ta bienveillance, accepte-la.

Assure toi-même la paix de notre vie,

Arrache-nous à la damnation et reçois-nous parmi tes élus.

Sanctifie pleinement cette offrande

Par la puissance de ta bénédiction, rends-la parfaite et digne de toi ;

Qu’elle devienne le corps et le sang de ton Fils bien-aimé,

Jésus-Christ, notre Seigneur… »

 

« Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps livré pour vous » et « Prenez et buvez-en tous car ceci est le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi. »

 

 Aujourd’hui, une majorité de nos contemporains ne reconnaissent pas le Christ en l’eucharistie. Ils s’arrêtent à la compréhension intellectuelle. La subtilité est de se laisser visiter par le don du partage des espèces, Pain et Vin consacrés. Ainsi nous retrouvons une âme d’enfant pour nous laisser guider par Dieu. Sur ce chemin conduisant à la sainteté, de jour en jour nous saisirons ce mystère par le cœur. Dans notre progression, le Dieu trinitaire et Marie, les archanges, les anges, les saints, les bienheureux et les justes, viennent à notre secours. Tout ce mystère caché dans la Cène et la Croix, sera dévoilé à chacun selon son désir et sa mesure. Dans le secret des cœurs ouverts à Dieu, chaque être pécheur est plongé dans l’Amour. Selon sa foi, sa charité, il avance en confiance dans cet amour présent sur Terre. L’eucharistie est le chemin de Vie dans la communion (commune-union ou Unité) du peuple de Dieu, Terre et Cieux. L’eucharistie est le vêtement protecteur qui recouvre le baptisé. L’eucharistie est le ferment de Dieu en notre être. L’eucharistie est Dieu qui se donne à l’Homme. C’est alors, que nourri de ce repas eucharistique, nous reprenons la route..."


* Voir réf. * Voir réf."

 

Chers amis, nous reprenons le court de notre vie, nourris... La route se poursuit... 

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