1, chapitre 3 , 6 - La route vers Nazareth et l’arrivée

Publié le par Monique G. / La grâce de l'Unité

Nazareth - l'arrivée - la basilique de l'Annonciation
Nazareth - l'arrivée - la basilique de l'Annonciation
Nazareth - l'arrivée - la basilique de l'Annonciation

Nazareth - l'arrivée - la basilique de l'Annonciation

Chers amis,

Après ce temps sans temps, de retour dans notre cathédrale roulante, nous prenons nos places et vous avec nous !

"Après nous être rafraîchis, le Padre lance sa ritournelle d’avant-départ : « Est-ce que toutes les brebis du Seigneur sont là ? » Promptement, les anges gardiens se tournent vers leurs protégés. Nous sommes au complet. Les portes se referment. Notre cathédrale roulante se dirige vers Nazareth.

   Durant ce trajet, le Padre nous enseigne : « Le peuple élu attend la venue du Messie. La naissance de Jean annonce la fin de cette préparation : « Le temps où Élisabeth devait accoucher arriva, et elle enfanta un fils. Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait fait éclater envers elle sa miséricorde, et ils se réjouirent avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l'enfant, et ils l'appelèrent Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole, et dit : Non, il sera appelé Jean. Ils lui dirent : Il n'y a dans ta parenté personne qui soit appelé de ce nom. Et ils firent des signes à son père pour savoir comment il voulait qu'on l'appelle. Zacharie demanda des tablettes, et il écrivit : Jean est son nom. Et tous furent dans l'étonnement. Au même instant, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia, et il parlait, bénissant Dieu. » Lc 1, 57-64. Zacharie est le dernier prophète de l’Ancien Testament. Son nom signifie “Dieu s’est souvenu”. Une femme d’un âge avancé qui enfante, Dieu s’est souvenu et l’a permis. D’après la tradition, le nouveau-né aurait dû porter le nom de son père, Zacharie. Ses parents vont l’appeler Jean. Ce nom se traduit par “Dieu fait grâce” : la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Et il alla dans tout le pays des environs de Jourdain, prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés, selon ce qui est écrit dans le livre des paroles d'Ésaïe, le prophète : C'est la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers. Toute vallée sera comblée, Toute montagne et toute colline seront abaissées ; ce qui est tortueux sera redressé, et les chemins raboteux seront aplanis. Et toute chair verra le salut de Dieu.” Lc 3, 2b-6. Jean, le baptiste, annonce que le temps de la grâce est présent. L’Agneau de Dieu, le temple d’Abraham, le Christ, Dieu sans début sans fin, va entrer dans l’histoire du monde. Nous vivons ce temps ensemencé par son Éternité. Un jour, les hommes seront étonnés : “Jacob s'éveilla de son sommeil et il dit : Le Seigneur est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas !” Gn 28, 16.  Cette proximité de Dieu se vit en notre for intérieur. L’histoire du monde est chaotique, hasardeuse parfois même exaspérante. Or elle cache en elle, une autre histoire, celle du Salut. L’ouverture de notre cœur la bâtit. Le Christ en son humanité s’approche en douceur, avec sagesse de l’Homme. Dans l’humilité et le respect de tous et chacun, il descend en notre cœur.  Dieu prend le risque de passer inaperçu. Jean-Baptiste nous invite à s’ouvrir à sa présence. L’Ancien Testament annonce tous les mystères de la vie du Christ, et dévoile la démarche de la conversion. La compréhension de l’abondance transmise par la religion des scribes et des prophètes, nous donne de saisir la surabondance offerte par J.-C. La consolidation, la fortification de notre foi, passent par leurs racines. Les évangiles, vie et enseignements du Christ, sont parfois réduits à la solidarité. L’Ancien Testament en disait plus : “Écoute, Israël ! Le Seigneur, notre Dieu, est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements, que je te donne aujourd'hui, seront dans ton cœur.” Dt 6, 4-6. En ce jour, notre cœur mature se tourne vers le présent par notre rapide passage au Néguev. Nous sommes tels que le peuple élu. Si nous éclipsons l’Ancien Testament, l’histoire sainte de notre vie est atrophiée. Vivre la crainte de Dieu est le premier degré de son Amour. Le passage de l’Ancien au Nouveau Testament est celui de la mort terrestre à la vie éternelle. La miséricorde est pour chacun de nous. L’Amour plénier est insaisissable par l’intellect. Sa compréhension se vit par le cœur. Dans l’histoire du peuple juif de l’Ancien Testament, des prescriptions ont été à respecter pour suivre la loi des prophètes. La loi du Nouveau est de vivre l’Amour de Dieu par l’alliance du Christ qui s’est offert pour sauver l’humanité. Il a remporté le combat contre la mort. Le Salut est accordé à tous dans sa gratuité. Avancer d’un pas tel que Sarah et Marie, permet de ne pas rester dans la voie de l’Ancien Testament. L’image de la stérilité reste celle du péché paralysant notre vie. Notre monde vieilli, découragé ressemble à Sarah, stérile. Le don divin est de faire renaître la vie au cœur de notre stérilité. Dieu désire nous redonner l’espérance. Sans notre désir d’y entrer, il ne peut pas nous sauver. Il demande l’hospitalité avec la même ardeur qu’à Abraham : “Le Seigneur lui apparut parmi les chênes de Mamré, comme il était assis à l'entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour. Il leva les yeux, et regarda : et voici, trois hommes étaient debout près de lui. Quand il les vit, il courut au-devant d'eux, depuis l'entrée de sa tente, et se prosterna à terre. Et il dit : Seigneur, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point, je te prie, loin de ton serviteur. Permettez qu'on apporte un peu d'eau, pour vous laver les pieds ; et reposez-vous sous cet arbre. J'irai prendre un morceau de pain, pour fortifier votre cœur ; après quoi, vous continuerez votre route ; car c'est pour cela que vous passez près de votre serviteur. Ils répondirent : Fais comme tu l'as dit.” Gn 18, 1-5. Lorsque l’Homme l’accueille, Dieu le fait passer de l’amertume de son péché, de sa stérilité, à la joie de vivre. Entrer en l’Amour du Christ et garder sa Parole donnent cette joie. Quand Dieu annonce la naissance d’un fils à Abraham, Sarah rit : Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge, et Sara ne pouvait plus espérer avoir des enfants. Elle rit en elle-même, en disant : Maintenant que je suis vieille, aurais-je encore des désirs ? Mon seigneur aussi est vieux” Gn 18, 11-12. Ce rire traduit une désespérance. Il rejoint celui de l’Homme par rapport à son péché. Par la grâce de Dieu, le rire de Sarah après les douleurs de l’enfantement, se transforme en celui de la joie de la femme blottissant son enfant dans ses bras. Par Marie et son magnificat, Dieu change ce rire d’amertume en un rire d’exaltation. Malgré nos lenteurs, entre ces deux réalités de l’Ancien au Nouveau Testament, l’invitation nous est donnée d’y entrer. Notre cœur se prépare à rencontrer Marie. Elle ne contemple pas le mystère pascal de l’extérieur. Elle le vit de l’intérieur. La Passion, elle la vit en même temps que lui. Le glaive qui transperça le cœur de son Fils, blessa le sien. Siméon l’avait prophétisé : “Et à toi-même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup te soient dévoilées.” Lc 2, 35. Les Pères de l’Église ne parlent pas de l’apparition de Jésus à Marie. Or la première fut pour sa mère, pour consoler son cœur resté uni au sien. La grâce pour nous est de vivre l’Écriture pour qu’elle jaillisse de notre cœur. Avant l’entrée à Nazareth, notre regard tourné vers Marie, nous mène à vivre ce passage en Dieu venu accomplir ses promesses dans l’attente de notre Amour. »

 

   Notre arrivée à Nazareth se fait vers dix-neuf heures dix. Notre hôtel est près de la basilique de l’Annonciation. Dans le hall, les allers et venues sont nombreux. Nos bagages entassés près de la réception, à quelques mètres des ascenseurs, nous attendons nos clés. Ensuite nous gagnons nos chambres. Les plus courageux empruntent les escaliers, les autres prennent les ascenseurs. Depuis le début du pèlerinage, deux trios de chambre se sont formés. L’un est composé des trois sœurs de la grande famille dont la plus jeune est âgée de vingt et un ans. L’autre est celui de deux amies et moi-même. Les autres pèlerins sont en chambre simple ou double, confortable et sobre. Toutes les chambres sont équipées de sanitaires privatifs. Ils étaient collectifs dans les précédents accueils. Ce lieu de repos nous est destiné pour trois nuits. La classe de l’hôtel donne un bien-être et un confort supérieurs aux auberges de jeunesse au cadre plus restrictif. Malgré cette aisance, nos cœurs regrettent le calme, le silence de l’immensité du désert, sa nature épurée. Depuis le début de notre marche, notre présence en des lieux vierges et grandioses, presqu’irréels, ont été sources de bonheur. Le retour au bruit et à l’agitation de la civilisation urbaine, nous bouscule. Notre réalité crée un changement trop brutal. Or, l’embrasement de notre for intérieur revisité par le Néguev reste intact. L’Amour divin nous nourrit de plus ou plus grâce à l’Unité, l’accueil, l’entraide, les sourires, la joie. Par notre marche, des rencontres personnelles, uniques, en des lieux habités de Dieu ont renforcé notre Rencontre de l’Amour vivant. Tel un petit enfant contre le sein de sa mère, la certitude d’être aimé de Dieu se consolide de jour en jour par les fruits de son Amour. En chaque pèlerin cohabitent la paix, la joie, le partage, la douceur, l’humilité, la tendresse, la patience, le courage, l’obéissance, l’unité. La découverte de ces dons ou leur élargissement se vivifient en chacun. Dans le secret de nos cœurs plus réceptifs à l’Amour vivant, ce feu miséricordieux nous remplit et brûle de plus en plus de scories qui paralysaient nos êtres, nos vies.

 

   Après une pause, à partir de dix-neuf heures trente, installés dans le restaurant spacieux de l’hôtel, nos plateaux garnis de notre choix, nous dînons. Nous partageons nos découvertes dans une écoute réciproque. L’Unité règne en nous et entre nous."

 

Chers amis, ensemble, nos êtres revisités par l'Amour du Dieu Vivant, nous sommes différents du jour de notre départ de France. Quelle joie d'être transformés, transfigurés ! 

 

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