2, chapitre 3, 1a - La visite de la vieille ville

Publié le par Monique Guillon / La grâce de l'Unité

Vestiges du Cardo / Place centrale / Le Mémorah (chandelier) / Le mur occidental / Ruelles pavées / L'église Ste Anne, tableau, statue de Ste Anne et Marie enfant  /Plan de la vieille ville
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Chers amis, lecteur, lectrice,

 

Surprise ! Est-ce précurseur d'une ondée de l'Esprit-Saint ! Toujours est-il qu'aujourd'hui de fines gouttelettes de pluie s'invitent dans notre marche de notre second jour dans la cité sainte !

 

"Après un bon petit-déjeuner, Hicham nous conduit à la porte de Sion. Ce matin, il pleut. Nos protections sur nous, notre marche nous conduit vers le quartier juif. Durant notre pèlerinage, ce fut notre unique épisode de pluie. La température a baissé de quelques degrés et nous l’apprécions. Telles les ondées printanières, cette pluie tombe par intermittence. En avançant dans le dédale de rues et ruelles le plus souvent pavées, parfois goudronnées, nous tournons notre tête de tous côtés de peur de manquer quelque chose de remarquable. Le Padre et Oliver qui connaissent bien les lieux, nous guident d’un pas assuré.

 

   Arrivés devant le cardo restauré de la vieille ville, nous l’observons. Le cardo en latin signifie un pivot ou un gond de porte. De ce mot découle celui de cardinaux. Les points cardinaux indiquent un repère. Le cardo indiquait l’axe nord-sud d’une ville. L’autre axe est-ouest se dénommait decumanus. Jadis, à la croisée de ces axes se situait le forum, point central d’une cité, lequel fourmillait de vies sociale et économique. L’empereur Hadrien avait fait reconstruire Jérusalem selon le modèle romain après la révolte juive de l’an 70. En ce cardo s’élèvent des vestiges de colonnades sur une belle ligne droite. À l’une de ses extrémités, accolée à un escalier, un jeune coiffé d’une kippa sautille en le descendant. Le mot kippa* signifie la paume et serait à l’origine du mot kippour, recouvrement (de la faute). La kippa, calotte religieuse est un signe qui distingue les Juifs des païens. Un peu plus loin, un jeune livreur descend d’un tricycle articulé d’une remorque. Sa livraison de petits pains dans une clayette recouverte de linges mal équilibrés, se voit. Il est huit heures quarante et nous avons croisé peu de gens depuis le début de notre marche matinale. Ensuite notre groupe d’un seul cœur reprend sa marche et tourne sur la droite. Une grande place carrée centrale entourée d’habitations s’offre à notre vue. Près de l’un de ses angles, nous nous arrêtons.

 

   Le guide nous dit : « Pendant la guerre de l’indépendance en 1948, les maisons et les bâtiments de ce quartier ont été utilisés comme entrepôts et écuries par les Jordaniens. Après la guerre des Six Jours, en 1967, les Israéliens en reprirent possession. De 1967 à 1983, la restauration de ce quartier a été faite dans un esprit de mémoire pour mettre en valeur le passé du pays. Pendant les fouilles, des fragments de colonnes datant du début du Ier siècle, ont été mis au jour. » Nous scrutons ces vestiges ainsi que les façades des maisons contenues dans cet espace. Puis nos pas s’emboîtent de nouveau dans ceux du Padre et du guide. Progressant dans les ruelles quasi désertes, soudain la population juive commence à sortir et se dirige tout comme nous, vers le mur occidental. Arrivés sur une terrasse délimitée par des rambardes situées face au mur, notre regard est attiré par une cloche vitrée trônant sur un socle de pierre. Elle protège une réplique du Menorah. Ce mot est formé de deux syllabes, Me indique la provenance, Norah désigne en hébreu, la flamme. Le Menorah* est le chandelier à sept branches décrit par Dieu à Moïse : « Tu feras un chandelier d'or pur, ce chandelier sera fait d'or battu ; son pied, sa tige, ses calices, ses pommes et ses fleurs seront d'une même pièce. Six branches sortiront de ses côtés, trois branches du chandelier de l'un des côtés, et trois branches du chandelier de l'autre côté. Il y aura sur une branche trois calices en forme d'amande, avec pommes et fleurs, et sur une autre branche trois calices en forme d'amande, avec pommes et fleurs ; il en sera de même pour les six branches sortant du chandelier. À la tige du chandelier, il y aura quatre calices en forme d'amande, avec leurs pommes et leurs fleurs. Les pommes et les branches du chandelier seront d'une même pièce ; il sera tout entier d'or battu, d'or pur. Tu feras ses sept lampes, qui seront placées dessus, de manière à éclairer en face. Ses mouchettes et ses vases à cendre seront d'or pur. On emploiera un talent d'or pur pour faire le chandelier avec tous ses ustensiles. Regarde, et fais d’après le modèle qui t’est montré sur la montagne. » Ex 25, 31-40. Pour les Juifs, ce chandelier est le symbole de la lumière, de l’espérance et de la foi. Du haut de la terrasse, nous voyons au loin un large panorama de Jérusalem s’étendant jusqu’au sommet du mont des Oliviers. Plus près, au-dessus du mur, le dôme doré de la mosquée s’élève. Elle a été bâtie sur le site du temple de Salomon. Enfin juste en bas, le mur et sa large esplanade sont devant nous. Ce mur est appelé le mur des lamentations. Édifié au Ier siècle comme mur de soutènement de l’esplanade du temple, les Juifs y prient. Une large partie est réservée aux hommes. Une plus petite est consacrée aux femmes et à leurs enfants. Il est à peine neuf heures. L’affluence commence à y être plus forte. En descendant l’escalier de pierre nous grossissons ce flot et pénétrons en ce lieu imprégné de l’histoire biblique. Nous, pèlerins chrétiens n’hésitons pas à prier au pied du mur nous mêlant au peuple juif. Chacun avance dans son enceinte impartie. La veille, le Padre nous avait invités à nous vêtir suffisamment au risque d’être refoulés hors du site. Le rafraîchissement de l’air a facilité ce port de pantalons, robes, jupes mi-longues, hauts avec manches, chapeaux-kippas pour les hommes, foulards et chapeaux pour les dames. Au pied du mur, entre les fentes des pierres se remarquent de petits papiers pliés. Chacun prie au bas de ce mur, lieu sacré du judaïsme. Ce temps nous enracine encore plus dans l’Ancien Testament indissociable du Nouveau, les racines juives du christianisme. Certains marchent à reculons en sortant de son espace, respectant leurs convictions religieuses.

 

   Après ce temps variable selon chaque pèlerin, nous passons sous l’une des arches insérées dans le mur contigu à l’espace réservé aux hommes. Ce large passage pavé abrite le long d’un de ses murs des petites tables carrées peintes en vert entourées de chaises de même couleur ou blanche. En vis-à-vis un stand de boissons, de friandises et de souvenirs accueille les clients bruyants. Sous ce porche après la prière silencieuse, les échanges entre rabbins et le peuple juif se multiplient. Une concentration d’hommes vêtus de costumes noirs avec jaquette queue de pie et couverts de kippas portant de longues barbes, prédomine. Leurs tenues contrastent entre de longs taliths frangés tout blancs et ceux blancs aux bandes noires portés par d’autres Juifs. Parmi eux les visiteurs et pèlerins aux tenues de coloris plus vifs se frayent un chemin. Dans cet espace confiné le Padre et le guide nous attendent. Une fois réunis nous reprenons notre marche. Dans les ruelles, le nivellement irrégulier des pavés nous force à éviter de grosses flaques d’eau. Nous progressons dans ce dédale en observant les curiosités architecturales de murs, d’immeubles aux portes sculptées en bois et autres matériaux, les ferronneries… Nous regardons également des plaques originales de rues, de propriétés, de professionnels, d’artisans... Après avoir longé des immeubles bâtis en pierre de taille dans ces ruelles quasi désertes, d’un seul coup nous plongeons dans l’effervescence commerciale. D’abord nous côtoyons des étals colorés collés aux parois des murs puis le long des façades commerciales. Sortant du quartier juif nous entrons dans celui dit musulman. Dans ce bain de foule, des gens ressortent des magasins les bras chargés. D’autres regardent les vitrines, les étals, par curiosité ou par envie. Soudain nous débouchons sur une large esplanade et l’un de ses côtés est délimité par des garde-fous.

 

   Il est presque dix heures, nous sommes devant l’église Sainte-Anne. En haut de sa façade, un drapeau français bleu, blanc, rouge, flotte au grès du vent. Le guide nous dit : « Cette église a été construite à partir de 1140 par les croisés sur d’anciens édifices détruits. Après leur départ, les musulmans la conservèrent grâce à son acoustique exceptionnelle. Elle fut transformée en école coranique. Puis elle fut la propriété de Saladin après sa conquête de Jérusalem. Ensuite en 1856 pour remercier la France de son aide apportée lors de la guerre de Crimée, le sultan Abd-al-Majid lui a offert ce territoire où se situe cette église. Depuis 1877 de confession catholique, elle est sous la garde des Pères Blancs de la société des missionnaires d’Afrique. Cette église, la basilique du Pater Noster, le tombeau des Rois, l’abbaye bénédictine d’Abu Gosh, font partie des territoires français de Jérusalem. »

 

   En silence, passant sa porte d’entrée nous observons dans le fond, vers l’angle gauche, une statue trônant sur un pilier de pierre. Sainte Anne y est assise et protège de son bras gauche Marie enfant. L’Immaculée coiffée de longues nattes est debout à ses côtés. Sainte Anne tient en sa main droite un rouleau d’écriture. Deux supports de bougies entourent cette statue taillée en pierre blanche par un artiste breton. Cette église de style en majorité roman est formée d’une nef centrale et de deux latérales. L’ensemble étonnamment sobre et majestueux invite au respect. Au centre du chœur, l’autel de pierre calcaire blanche contraste avec celles des murs de tons bis, blanc cassé, crème, ocre allant vers des dégradés de marron. Sur la façade de l’autel, trois fresques sculptées nous font revivre la naissance de Marie. D’après la tradition, la maison d’Anne et Joachim, ses parents, serait située en ce lieu. Marie y serait née. Certains pèlerins s’assoient sur les bancs avec dossier en bois vernis de ton miel, alignés les uns derrière les autres. Ils y vivent un temps de prière silencieuse. D’autres arpentent les allées. Parcourant l’église sur l’un des murs, une icône illustre la naissance de Marie. Sainte Anne assise sur une couche surélevée admire Marie cajolée par une femme assise à même le sol. Une autre face à celle-ci regarde l’enfant. Saint Joachim préside en ce lieu sur une sorte de trône et fixe son regard sur son épouse. Une servante tend à sainte Anne, un flacon posé sur un plateau. Un sixième personnage placé au-dessus d’elle tient un bâton dans sa main droite. L’extrémité peut faire penser à un éventail rond. Les tons chauds de l’icône où l’or prédomine, se départagent entre le rouge-orangé, le vert, des nuances de marron et des tons plus pastels. Après ce temps, nous sortons en méditant ce moment crucial de la naissance de l’Immaculée Conception."

 

* Voir réf.

* Voir réf."

 

Chers amis, le côté de l'esplanade clos par des garde-fous nous réservent une belle surprise ! Suivez-nous en cliquant sur le lien ci-dessous !

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